jeudi 16 juillet 2009

Quelque chose comme la vanité d'un continent a glissé sur mes wipers, entre chez ma blonde et le centre d'achats.

...


J'accélère d'un feu à l'autre, sur un des boulevards qui quadrillent, balafrent la terre de l'île. Il y a eu des arbres ici, me dis-je en remontant la vitre pour m'abriter du vent. Je sais qu'elle m'attend à la fenêtre. Me voyant, elle descendra du perron pour m'embrasser.

Un grand viaduc me suspend en travers d'une autoroute. Nous ne resterons pas dehors. Le ciel, trop haut, nous rend perplexes, nus. Dans sa cuisine, nous saurons parler. Je bifurque. Il commence à pleuvoir. La forêt que fut la ville m'entoure, me protège.

Au craquement du frein à main, elle court vers moi, un anorak sur la tête. Je reste au volant. J'aimerais qu'elle s'asseoie avec moi, mais elle s'arrête, le sourire trempé. Me fait signe.

Dans la cuisine, nous tenons nos verres d'eau ; dehors, il en pleut des litres que j'aurais bus à même son corps.

2 commentaires:

  1. C'est un très beau texte! Dès le départ tu m'as accrochée (que tu utilises une image aussi belle et insolite que "la vanité d'un continent", juste à côté des mots "wipers" et "centre d'achats"... le contraste est vraiment réussi).

    J'ai toujours aimé ces conjugaisons au futur, où le narrateur dit ce qu'il adviendra de lui et des autres personnages, d'un ton sans équivoque. Tu utilises ça très bien (..."nous saurons parler").

    Aussi j'adore la phrase "Il y a eu des arbres ici, me dis-je (...)".

    Par contre j'aime pas "sourire trempé". Mais je dis ça, c'est juste pour chercher des poux.

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  2. Tiens..., j'aime beaucoup ce texte là aussi... Que de belles découvertes!

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