jeudi 30 juillet 2009

-24 juillet

m'ai perdu
m'ai cassé
trop voulu
rassayer

pas sommeil
pas réveil
trop tendu
dedans-là

m'ai pété
m'ai craqué
trop voulu
trop vouloir

vendredi 24 juillet 2009

j'aimerais ça
mourir
comme un chat
sous ton char

les pattes pognées
dans tes essieux fumants

rouler comme un tas
de peneu
à peneu

pis miauler
stie dsale vie chienne
en regardant
une dernière fois
ton pot
d'échappement
rétrécir

samedi 18 juillet 2009

le pire c'est
le matin

après
le mal est fait

Tu ne m'avais pas attendu. Aux premiers rayons, tu avais quitté la tente à la recherche d'une plage. Les côtes portugaises avaient ceci de particulier qu'elles coupaient net l'océan. Des crêtes vertigineuses dérobaient le sol sans prévenir, au détour d'un coup de vent.

Trop seul, j'ai combattu mon sommeil et suis parti à ta recherche dans la plaine herbeuse et sèche. En contrebas, j'ai aperçu une petite plage, lovée comme une anomalie entre les escarpements. Tu n'y serais pas. Je te devinais plus haut, dans le vide et le vent, là où l'horizon se coucherait sous tes pieds.

Ne te trouvant pas, j'ai longtemps erré parmi des sentiers vaguement défrichés. À cette falaise, je me suis arrêté. Elle était profonde comme un tunnel. C'est là que je t'ai vue, au creux des vagues lentes et sombres. Tu reposais seule, fracassée au bout du vide.

Je me suis vu pleurer, endeuillé à tout jamais par ta faute. J'ai bien pensé te rejoindre. Mais je suis resté debout, pétrifié par ta chute trop longue, trop dure.

Puis j'ai reculé. Me suis retourné. Devant moi, le bruissement éperdu des hautes herbes m'emplissait les poumons. Libre comme un insecte, je suis parti loin de tes noyades, parmi les foins craquants.

Léger, je suis rentré au camping. Tu m'attendais rongée d'inquiétude. Mon petit déjeuner avait refroidi sur le tapis de paille. Tu m'as regardé manger. Toi morte et moi vivant, jamais je ne t'avais trouvée si belle.

jeudi 16 juillet 2009

- perle de dictionnaire

bourdonnement, bruissement, bruit, chuinement, clameur, clapotis, clappement, claquement, cliquetis, crépitement, crissement, déflagration, détonation, froissement, frôlement, gargouillis, gazouillis, gémissement, glouglou, grésillement, grincement, grognement, grondement hululement, hurlement, murmure, pétarade, pétillement, râle, ronflement, sifflement, tintement, vagissement, vocifération.
Antonymes : silence
Quelque chose comme la vanité d'un continent a glissé sur mes wipers, entre chez ma blonde et le centre d'achats.

...


J'accélère d'un feu à l'autre, sur un des boulevards qui quadrillent, balafrent la terre de l'île. Il y a eu des arbres ici, me dis-je en remontant la vitre pour m'abriter du vent. Je sais qu'elle m'attend à la fenêtre. Me voyant, elle descendra du perron pour m'embrasser.

Un grand viaduc me suspend en travers d'une autoroute. Nous ne resterons pas dehors. Le ciel, trop haut, nous rend perplexes, nus. Dans sa cuisine, nous saurons parler. Je bifurque. Il commence à pleuvoir. La forêt que fut la ville m'entoure, me protège.

Au craquement du frein à main, elle court vers moi, un anorak sur la tête. Je reste au volant. J'aimerais qu'elle s'asseoie avec moi, mais elle s'arrête, le sourire trempé. Me fait signe.

Dans la cuisine, nous tenons nos verres d'eau ; dehors, il en pleut des litres que j'aurais bus à même son corps.

lundi 13 juillet 2009

-précarité

mon seul espoir est d'écrire que

mercredi 8 juillet 2009

serre
prends
touche
aide

moi
moi
moi
moi
je n'ai pas dormi
j'étais trop fatigué

tu m'avais laissé là

tremblant de peur de
te perdre

et te perdant
pourtant
de tout mon corps

le lendemain
j'étais encore malade
mais le soleil
non

jeudi 2 juillet 2009

t'as manqué
te noyer
la cigarette
au bain

les bières
criblaient
le carrelage
jauni
des chandelles

qui t'encerclaient
ô toi sirène
sans nageoire
qui chantais

tu te tus
quand je te vis
saoûle et nue
te débattant
entre deux eaux

je t'ai dit
je suis là
c'est moi
arrête

et te voyant pleurer
suspendue
entre une honte et une rage
je me suis senti
couler

bien assis entre les algues
j'ai levé la tête
vers toi

sirène en jambes
qui nageais trop mal
pour venir te noyer
avec moi